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- Imitez la nature
- Matériel et matériaux pour semis
- Humidification du sol avant le semis
- Température du sol
- Le semis
- Identification des semis
- Enfouissement des graines après semis
- Les grosses graines
- Arrosage des semis
- Repiquage
Quelques techniques concernant la multiplication par bouturage, la stratification et le semis des plantes rustiques sous notre climat. La greffe, le bouturage sont des moyens de reproduction asexuée : c'est un fragment de végétal adulte que vous cultivez et ce fragment ne pourra donc pas profiter des possibilités d'évolution génétique normalement permises par la reproduction sexuée ; par contre, les graines nées des fleurs produites par la bouture ou le greffon reprendront le cycle sexuel normal.
Observez le comportement des plantes que vous désirez multiplier par semis, repérez la période durant laquelle les graines mûrissent puis tombent au sol d'elles-mêmes et semez, par périodes, à partir de ce moment là.
Semez une partie des graines récoltées et conservez une autre partie du lot pour des semis ultérieurs. Ces graines, après les avoir laissées bien sécher, placez-les en sachets plastiques étanches dans le réfrigérateur. Elles se conserveront 3 à 4 fois plus longtemps qu'à température ambiante.
Les graines dites dures (les " stones " des Anglais) seront stratifiées dès la récolte, ou, même mieux, récoltées un peu avant leur maturité complète Dans les cas les plus difficiles on peut user l'enveloppe des graines au moyen de papier de verre ou avec une lime ,afin que l'eau et l'air, indispensables à la germination, atteignent l'embryon qui se met alors à germer.
Matériel et matériaux pour semis :
Se procurer une caissette en polystyrène expansé convenant à la quantité de graines que vous désirez semer. Cette caissette doit être profonde de 8 à 10 cm par exemple, les caissettes à crevettes grises conviennent fort bien et les godets carrés aussi.
Perforer le fond pour drainer et permettre les échanges de chaleur. Vous pouvez utiliser un clou chauffé ou un petit fer à souder à panne très fine.
Placer au fond une couche de gravier afin d'améliorer le drainage et empêcher le milieu de culture de s'échapper par les perforations.
Remplir avec le milieu de culture qui convient aux graines que vous désirez cultiver. Un mélange courant est celui-ci :
1/3 de gros sable acide de rivière (dit de Loire) siliceux donc acide
1/3 de vieux terreau de feuilles bien décomposé
1/3 de tourbe blonde tamisée.Bien mélanger et désinfecter à la vapeur d'eau pour stériliser les graines de plantes sauvages et tuer les bactéries et champignons qui pourraient être dangereux pour les plantules. Remplir la caissette et tasser légèrement à la batte.
N.B. Un milieu de culture très propre, comme indiqué ci-dessus, permet d'éviter le développement de la maladie appelée " fonte des semis " ou "toile "qui est un champignon attaquant les plantules au niveau du collet. Malgré ces précautions culturales on est parfois obligé d'utiliser un fongicide, du cryptonol par exemple.
Certaines germinations étant presque impossibles à obtenir, il peut être parfois utile de semer ces graines récalcitrantes dans un mélange terreux auquel on aura ajouté une partie de sol dans lequel a déjà été cultivé la plante en question, ce qui apporte le cortège mycorrhizien habituel de la plante que vous semez.
Ce sol est parfois indispensable à la germination des graines semées ou, au moins, en multiplie le pourcentage de façon importante.
Humidification du sol avant le semis :
Soit par trempage dans un bac puis égouttage
Soit par aspersion avec un pulvérisateur, puis égouttageLes plantes rustiques en Bassin Parisien, les indigènes en particulier, germent dans une zone de température assez étalée. Certaines graines germent déjà vers + 2° ou 3° C, d'autres demandent jusqu'à 15, voire 17° C.
Lorsque l'on ne connaît pas la température de germination, il faut procéder par tâtonnements en répétant le semis à plusieurs températures différentes ou en augmentant celle-ci de temps en temps de 3° environ.
La meilleure méthode consiste à le pratiquer en lignes. Ceci permet, entre autres, de bien repérer les plantules puisqu'elles poussent en ligne et donc de ne plus arracher celles-ci en cas de nécessité de désherbage.
Semer clair sur le rang et en lignes bien espacées, les plantules disposeront ainsi d'un volume de sol adéquat. Leur système racinaire se développera bien et vous pourrez, par la suite récupérer une belle motte sans bris de radicelles, ce qui évitera le choc physiologique causé par l'arrachage, la reprise sera bien plus rapide.
Semez en mélange terreux pauvre, léger : la motte sera plus grande car les racines auront eu besoin d’explorer davantage de sol pour trouver la quantité de nutriments nécessaires. Le sol léger permet aux radicelles de se déplacer plus vite, plus loin et de bien respirer. Certaines graines, très petites, peuvent être mélangées à du sable pour éviter de les semer trop dru.
Faire soigneusement de nombreuses étiquettes, cela peut paraître fastidieux mais grâce à ce travail vous ne perdrez jamais l'identité d'une plante.
Bien choisir les étiquettes, en plastique durable, non cassant, écrire avec un feutre de très bonne qualité.
En particulier pour les graines de certaines rosacées, le semis ne commencera à germer que 2 ans après la mise en terre. Il est donc des plus utile de se servir d'étiquettes et d'encres de la meilleure qualité. Se fournir chez de vrais spécialistes en matériel horticole.
Enfouissement des graines après semis :
Il faut les enterrer en fonction de leur diamètre. Les plus fines seront posées sur un sol déjà raffermi puis appliquées à celui-ci à la batte ce qui a pour effet de faciliter la remontée de l'eau édaphique en créant des canaux capillaires. En moyenne, on peut dire qu'il faut recouvrir les graines d'une couche de sol égale à leur diamètre.
Ce sont généralement celles qui conservent leur puissance germinative le moins longtemps car, contenant toujours un pourcentage d'eau ou de matières grasses important, soit elles sèchent et meurent par coagulation soit elles rancissent.
Afin de faciliter la germination de ces graines, il faut les semer dès la récolte, parfois user ou amincir l'enveloppe, précautionneusement, dans la région du hile (point d'attache à la plante nourricière) afin de permettre à la radicule de sortir vite et non déformée.
Comme dit plus haut, les graines très dures seront stratifiées ou même semées directement dès la récolte. Il est parfois nécessaire de cueillir certaines graines avant la maturité complète, ce qui évite l'installation d'une dormance.
Maintenir le sol suffisamment humide par vaporisation douce et fine afin de ne pas sortir les graines du milieu de culture
Certaines germent avec un peu d'eau, d'autres demandent à être dans un milieu très humide. En connaissant leur biotope, on devine facilement les conditions de germination nécessaires.
Généralement, placer une plaque de verre sur la caissette et l'enlever dès que les plantules apparaissent. Il faut surveiller tous les jours, afin de pouvoir stopper très rapidement tout début d'attaque de " fonte de semis"
En ce cas pulvériser un fongicide en respectant scrupuleusement les doses indiquées, jamais plus et en pensant bien qu'aucun pesticide n'est complètement anodin pour l'utilisateur.
Enlever la plaque de verre dès l'apparition des pseudo-feuilles (les cotylédons). Si la dimension du système racinaire - retenant la motte - est déjà suffisante, repiquer dès ce moment là dans un mélange terreux mieux adapté à la plante que vous cultivez. Si le semis a été effectué à une densité trop élevée, c'est sûrement avec les graines très fines, il est bon avant de repiquer d'éclaircir sur le rang en enlevant les plantules les plus en retard ou chétives puis, quelques jours plus tard, lorsque les plantules choisies se seront bien développées, pratiquer le repiquage normalement.
L.ROTH, fondateur de la graineterie du jardin botanique de l'E.N.V.A