Autres noms :
Marrube commun, Bonhomme, Grand Bonhomme, Herbe aux crocs, Herbe vierge, Marrochemin, Mapoichin, Mont Blanc, Blanc Rubi
Étymologie :
On trouve 2 origines possibles : Le nom latin de Marrubium proviendrait de Maria urbs une ancienne ville d’Italie. L’autre origine serait de l’hébreu marrob désignant un jus amer.
Habitat :
Presque toute l’Europe en dehors de l’Extrême Nord, surtout la région méditerranéenne. Afrique du nord, Asie.
Lieux incultes, décombres, terrains vagues, prairies chaudes et sèches, garrigues. En général sur sols calcaires.
Identification :
Plante herbacée, vivace. Plante à odeur de thym au froissement, couverte d’un duvet blanc, à tiges dressées, portant souvent de nombreuses pousses courtes et stériles. Hauteur de 40 à 60 cm.
Feuilles ovales arrondies, souvent un peu cordées à la base, gaufrées et crénelées, feutrées à la face intérieure. C’‘est une plante à reproduction entomophile.
Petites fleurs blanches (12-15 mm de long), corolle à 2 lèvres, l’inférieure trilobée, la supérieure à 2 lobes. Calice à 10 dents courtes, crochues. Placées en verticilles denses à l’aisselle des feuilles supérieures. 4 étamines sont cachées dans le tube de la corolle.
Fruits : 4 petits akènes cachés à la base du calice persistant (une des particularités de la Famille des Lamiaceae.)
Historique :
Connu depuis la plus haute antiquité, les Égyptiens l’utilisaient, comme principal ingrédient, dans un antidote des poisons végétaux. Il était déjà considéré comme le spécifique des affections de l’appareil respiratoire dans l’Égypte et la Grèce anciennes. Le Moyen Âge, qui l’employait couramment dans le traitement des mêmes maux, l’a de surcroît reconnu tonique, cholagogue et diurétique. Il est considéré par J.-E. Gilibert (1798) comme « l’une des meilleures plantes d’Europe ».
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Propriétés :
Le Marrube contient aussi un certain taux de choline, un peu d’huile essentielle, , des flavonoïdes, des diterpènes du tanin, des mucilages, des résines, beaucoup de fer. Le principe actif est une substance amère.
Médicinales :
Stomachique, diurétique, tonique, expectorant, désinfectant, antiseptique des voies bronchiques, cholagogue, cardiotonique, emménagogue, fébrifuge.
Utilisation :
Les feuilles sont utilisées dans des toniques, liqueurs, bières, bonbons expectorants et antiseptiques contre la toux.
L’infusion, digestive, laxative, relâche les muscles, contribue à l’expulsion du mucus et combat bronchite, croup et asthme.
Tonique du foie. Détruit les vers intestinaux.
En usage externe et interne contre eczéma et zona.
Action sédative permettant de régulariser tachycardie et arythmie cardiaque.
L’infusion chaude aide à faire tomber la fièvre, lorsque la quinine est inefficace, elle est proposée contre la malaria.
Les Navajo administraient une décoction de racine aux mères avant et après l’accouchement.
On emploie la teinture (15-25 gouttes, 4 fois par jour), l’alcoolature ou le vin (verser l litre de vin à ébullition sur 30 g de sommités sèches ; laisser infuser 12 h en vase clos ; passer en exprimant le jus ; prendre 3 verres à bordeaux par jour, après avoir sucré si on ne supporte pas la grande amertume du Marrube).
Recette :
Onguent contre les foulures, plaies, ulcères.
Faire fondre 250 g de graisse de mouton, ôter ce qui reste sec. Ajouter 250 g de poix de Bourgogne en morceaux. Porter hors du feu et remuer avec une spatule en bois jusqu'à ce que la poix soit presque fondue. Remettre sur le feu pour finir de fondre la poix puis retirer à nouveau. Ajouter l’huile d’olive, remuer. Ajouter 75 g de Marrube sommités fleuries hachées (cueillies fin mai ou en septembre). Remettre au feu en tournant une heure et demie, jusqu'à ce que les herbes soient parfaitement cuites cuites. Filtrer à chaud. Mettre en pots bouchés. Se conserve plusieurs années.
Bibliographie :
L’Herboristerie ; P. de Bonneval Ed.Désiris
Voir Bibliographie générale
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