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Fiche Plante
Beta maritima cicla L.

Nom commun :
Bette

Famille :
Chenopodiaceae

Propriétés :
Alim.

Localisation :
Europe

 

Autres noms :
*Bette maritime, Bette sauvage.
**Blette, bette, poirée, poirée à carde, bette-poirée, bette à carde.

Étymologie :
Les Romains lui auraient donné le nom de Beta par analogie à la lettre grecque de la forme prise par la tige inclinée de la plante chargée de graines

Habitat :
En bord de mer, dans les terrains sablonneux ou caillouteux. Dans les parties sèches des prés-salés. De la Manche à l’Océan, de la Méditerranée à la Caspienne, en Afrique du Nord, Macaronésie.

Identification :
Plante bisannuelle ou vivace, glabre, souvent teintée de rouge ; haute de 30 à 100 cm
Les tiges sont étalées, en général ramifiées ou plus ou moins dressées.
Les feuilles sont un peu charnues, les radicales (feuilles du bas) ovales ou en forme de losange à limbe atténué en pétiole, les caulinaires (proche du sommet de la tige) ovales ou lancéolées.
Floraison de juin à septembre. Les fleurs sont vertes ou rouges pourprées, en petits glomérules sur de longs épis ramifiés. Elles sont à périanthe à 5 divisions évoquant des sépales et à 5 étamines.
Les fruits sont des akènes globuleux renfermés dans le périanthe ligneux.
La racine n’est pas épaisse. La reproduction est anémophile et protandre.

Historique :
Les premières traces archéologiques semblent prouver que les Celtes l’avaient domestiquée 2000 ans avant JC. On retrouve sa trace chez les Grecs, les feuilles de Blette figurant parmi les offrandes du sanctuaire de Delphes. La plante est commune, on trouve sa description chez Pline, Dioscoride, Celse, Apicius. Ils citent également ses formes cultivées déjà nombreuses. La Blette figure sur la liste des herbes du potager de l’empereur Auguste.
Charlemagne en prescrit la culture, avec quelques dizaines d’autres légumes, dans les fermes de l’empire en 812 par le capitulaire De Villis. Elle deviendra vraiment populaire au haut Moyen Âge en prenant au fil du temps un grand nombre d’appellations régionales différentes...
La Betterave aurait été sélectionnée en Allemagne au XVe siècle, puis introduite en Toscane au début du XVIe avant de passer en France. C’est à partir de là que les 3 formes de Betteraves seront développées : potagère, sucrière, fourragère.
La Betterave sucrière prendra son essor au moment des guerres napoléoniennes alors que le blocus interdisait au sucre de canne provenant des Antilles d’atteindre la métropole.

Propriétés :

Médicinales :
Émolliente, rafraîchissante, laxative.

Diététique :
Elle est riche en vitamine A et C et en éléments minéraux (Potassium, Magnésium, Calcium, Soufre, Fer). Riche en Nitrates, le recours aux engrais azotés devra être prudent. Contient également : saponine, bétaïne, asparagine, raphanol.

Utilisation :

Phytothérapie :
Les indications sont la constipation et l’inflammation des voies urinaires. En utilisation externe, les feuilles écrasées en cataplasme sont utilisées pour soigner les croûtes de lait et les dartres.

Alimentaire :
Son utilisation est fréquente dans de nombreuses recettes par l’utilisation des feuilles et des côtes dans le cas de la Bette. Dans la Betterave potagère c’est essentiellement la racine qui est consommée bien que les feuilles soient comestibles. Le jus de Betterave est conseillé en cure d’un mois à raison d’un verre tous les matins pour ses apports en vitamines et sels minéraux.
Il est préférable de consommer leurs cardes que le limbe des feuilles.

Décorative :
Des formes décoratives orangées de la plante aux feuilles très colorés (vertes, rouges, orangées) ont été développées, destinées à l’ornementation des jardins.

Toxicité :
Attention elles contiennent aussi des oxalates. L’utilisation journalière et prolongée risque de provoquer des calculs urinaires.

Recette :
Blettes sautées aux pignons (Bledes
amb panses
– Catalogne) 1,5 kg de feuilles de blettes
150 g de raisins secs
150 g de pignons décortiqués
150 g de lard.
Ôter les côtes de blettes (à réserver pour un autre plat) et blanchir les feuilles quelques minutes dans l’eau salée.
Égoutter et les presser pour en extraire l’eau (et les oxalates).
Réhydrater les raisins secs.
Couper le lard en dés et le faire revenir dans une poêle avec un peu d’huile d’olive.
Rajouter les raisins et les pignons, mélanger.
Lorsque les pignons prennent une couleur dorée, rajouter les blettes, mélanger.
Saler, poivrer. Faire sauter quelques minutes.
Se dégustent seules ou en accompagnement de saucisses grillées ou de boudin noir.

Bibliographie :
Voir Bibliographie générale
Les Fleurs Sauvages (Alastair Fitter)
Nouvelle Flore de Belgique (J.Lambinon et Colls.)
Guide des Plantes Médicinales (Schauenberg et Paris)
La Blette et la Betterave (R. Bistolfi, Actes Sud)


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